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  • Yanne Lomelle

MENDRIKA RATSIMA

Dernière mise à jour : 15 mai 2021


Mendrika Ratsima

Mendrika Ratsima fait partie de ces artistes qui ne se cachent pas. Les profanes verront de l’excentricité là où il n’y a qu’expression et affirmation de soi. Et dans une société où l’on considère l’art et la culture comme accessoire, il est tout à fait prévisible que les esprits étriqués traduisent la quête de la liberté par de la rébellion et de la dissidence. Dans ce clivage, Mendrika Ratsima s’assume et assume son art en dépit du qu’en dira-t-on. N’obéissant qu’à son envie de faire

bouger les lignes ainsi qu’à sa fibre créatrice.



Ta démarche artistique est assez unique et personnelle. Peux-tu nous en dire plus ?


Dans le monde, il y a plusieurs formes d’expressions. Et bien qu’elle soit la plus vulgarisée, l’expression verbale n’en est pas pour autant la plus efficace. J’ai alors appris à m’exprimer autrement. Pour ma part, les langages sensitifs et visuels sont les plus développés. Raison pour laquelle j’ai très vite fait de quelques disciplines de l’art visuel l’ultime manière d’exprimer ma vision du monde.


Le sens, je l’exprime surtout dans la photographie. Dans mes clichés, j’ai tendance à capturer les textures de manière à faire ressentir aux gens la sensation du toucher et ce juste en regardant les photographies. J’aime capturer les choses qui échappent au commun des mortels comme les murmures du silence, le récit du temps. Des petits détails qui constituent le beau, l’art.


Dans la peinture, je ne fais pas dans le réalisme, à vrai dire je n’aime pas vraiment reproduire ce qui existe déjà. Je ne suis pas à l’aise avec les portraits car j’estime que la photographie représente déjà parfaitement la personne telle qu’elle est physiquement. Sur la peinture, je préfère transmettre l’expression d’une personne ou des choses plutôt que de me contenter de les reproduire.



Ta première exposition s’intitule « la Fabrique du genre », celle-ci se veut être un éveil vers la construction sociale. Pourquoi ce choix ?


Dans la préparation de l’exposition, j’ai fait des recherches sur le fondement des perceptions sociales qu’on associe généralement aux genres. Je suis même remontée vers les raisons pour lesquelles on associe des couleurs ou des traits de caractères à un sexe donné. C’était un travail nécessaire pour éveiller la conscience de la population malgache et l’amener à faire la dissociation entre la construction sociale et la construction innée.


Cette démarche aurait permis à tout un chacun de se positionner en tant que personne et non comme un fruit de la société qui suit aveuglement ce qu’on lui impose. C’est ma manière artistique de casser les stéréotypes. Le message fondamental de la « Fabrique du genre » est la liberté. Et dans ma conception, la liberté se cristallise comme étant l’absence de peur d’être et de devenir.


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