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« Celui qui se perd dans sa passion perd moins que celui qui perd sa passion » nous avise Saint Augustin, ce grand penseur et philosophe de l’Antiquité tardive. Pourquoi partons-nous sur cette réflexion dans cet édito de Mozaïk ? Tout simplement parce que, pour la seizième fois, la passion reste notre principale motivation et notre raison d’être. Notre ADN en quelque sorte. De plus, ce numéro du magazine rend hommage à un homme nourri de passion : Jean Luc Schneider.

Il n’a pas promis monts et merveilles, il les a offerts, mais uniquement à ceux qui sont aussi passionnés que lui. Un cahier spécial, magnifiquement dirigé par Christophe Cassiau-Haurie (un passionné aussi), témoigne du travail important que Jean Luc Schneider a accompli dans l’univers de la bande dessinée dans l’océan Indien et au-delà. Chaque contribution dans cet hommage, qu’il s’agisse d’un texte, d’un dessin ou d’une planche, témoigne de cet élan intérieur que libraire-gendarme-éditeur a su détecter et faire grandir chez chacun de ses « amis ». Pourquoi des guillemets dans « amis » ? Parce que le fondateur du festival Cyclone BD est aussi passionné de Spirou. Et qu’exige-t-on d’un ami de Spirou ? « Un ami de Spirou est franc et droit. Un ami de Spirou a du cran, il sait dire non. Un ami de Spirou aime la discipline libre et joyeuse. » Sans doute, ceux qui l’ont connu et côtoyé le reconnaissent dans ces traits-là. « Un jongleur de feu » confie Rolling Pen ; « avait une personnalité complexe » prévient Christophe Cassiau-Haurie. Ses amis ont donc eu à cœur de répondre à l’appel de Mozaïk qui a voulu dédier un cahier spécial en son honneur. Jean Luc Schneider a été un ami de longue date de Mozaïk. Il a cheminé à nos côtés dès nos débuts, dès l’aventure Indigo jusqu’au grand voyage Mozaïk. Plusieurs fois de son vivant, il a contribué et enrichi les pages de notre revue et de notre magazine. Honorer la mémoire d’un homme qui a aimé et partagé l’art coule de source, ce qui nous a pris un peu de temps dans la sortie du magazine. Son départ nous a tous pris au dépourvu, mais en grands passionnés, nous avons tenu à lui rendre cet hommage.

D’ailleurs, qu’est-ce que l’art, si ce n’est cet espace – vaste et privilégié – pour exprimer et vivre les passions ? Nos fidèles lecteurs le savent, les rubriques sont riches, variées et engagées dans la découverte des arts et des cultures du monde entier. Les arts réveillent et révèlent nos capacités à ressentir l’empathie, l’amour, la colère ou encore l’indignation. Oui, indignation face aux injustices, aux préjugés, aux aberrations de toutes sortes et de toutes parts. Ce qui nous amène à notre deuxième dossier de ce numéro 16 : l’albinisme en Afrique. Savamment dirigé par Joachin Michael Rakotoarisoa, notre futur rédacteur en chef, ce cahier spécial explore un thème dont on parle peu, sauf dans les faits divers les plus horribles et les nécrologies. Pour Mozaïk, il n’a pas été question de voir ces personnes comme des «sujets» d’articles, mais des humains, nourris de passions, eux aussi. Nous explorons ainsi leur univers, partageons leurs rêves, découvrons leurs aspirations. Nous aurons les témoignages de mannequins, de médecins et d'autres individus, comme nous sommes. Ce dossier est une invitation à faire connaissance, à comprendre et surtout à ne pas détourner le regard.

Poser un nouveau regard, c’est de cela qu’il s’agit. Voir le monde autrement, au-delà de nos différences de territoire, de langue, de culture et d’origine. Pour rendre cela possible, les artistes sont des traits d’union : les auteurs servent d’encrier, tandis que les illustrateurs sont des palettes et les photographes des miroirs. Tous sont passionnés. Tous contribuent à rendre le monde plus juste et moins suffocant. Tous, nous les remercions profondément. Nous exprimons aussi notre gratitude à nos fidèles lecteurs, nos nouveaux lecteurs, notre équipe et tous les contributeurs.

Rappelons-nous, ce qui a permis à Mozaïk d’exister et de continuer d’exister, c’est notre passion commune. Celle-ci a été notre pont, il nous relie. Nous sortons de notre individualité pour aller vers l’autre, vers la communauté, vers une cause, vers une œuvre… Pour cette nouvelle année, aucune résolution. Ou si, mais une seule : préserver sa passion. Il vaut mieux s’y perdre que de la perdre. C’est le mieux que nous puissions tous nous souhaiter. Nos meilleurs vœux !

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