Na Hassi
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  • Annick Sedson

Na Hassi


Na Hassi
Crédit photo : Denis Rion


Cela fait trois mois que la poétesse-slameuse malgache Na Hassi fait parler d’elle dans les annales de littérature de la Grande île et même ailleurs. Contributrice du magazine Mozaïk, elle est aussi l’auteure du recueil de poèmes, Zana-Bolana Femme Lunaire, paru en mars 2021. De cet ouvrage, elle a eu l’occasion de réaliser une tournée des Alliances Françaises, d’aller à la rencontre du public, partageant ses émouvants textes en musique…



En combien temps avez-vous rassemblé ces poèmes et comment est née l’idée de l’édition ?


Le projet Zana-Bolana Femme Lunaire a été élaboré en fin 2019 dans le cadre d’une candidature à la résidence artistique TRAME de la Cité des Arts à Paris. À la sortie des résultats, il a été admis en liste d’attente. N’ayant pas préféré attendre ni espérer qu’un lauréat se désiste, j’ai choisi de continuer à travailler dessus en le soumettant à RanjaSoa Publishing avec qui j’ai déjà eu l’occasion de collaborer à plusieurs reprises.


À partir de mars 2020, j’ai recherché (certains poèmes datent de 2012), trié et sélectionné les textes qui se rapportent à la thématique. J’ai également commencé à écrire certains autres pour compléter. J’ai beaucoup lu et relu des oeuvres sur la femme qui m’inspirent. Une fois les poèmes réunis vers fin 2020, FJR a pris le relais en travaillant sur les illustrations. En mars 2021, le recueil Zana-bolana Femme Lunaire paraît aux éditions RanjaSoa Publishing et a marqué le 18e anniversaire de mon début dans l’écriture.



57 poèmes constituent le recueil Zana-bolana-Femme lunaire, des textes aussi

profonds les uns après les autres, d’où est ce que vous avez puisé l’inspiration ?


Les poèmes sont la voix de celles qui ont été victimes d’injustice ou de violence, mais qui se sont tues. Ils sont également l’écho de mes sentiments et ressentis par rapport à ces réalités, comme l’inégalité ou encore les oppressions. Je suis convaincue que tout artiste laisse une part de lui dans ses oeuvres. Je n’y ai pas échappé. Il m’a semblé important de les partager puisque mes sentiments restent communément humains et universels. J’ai également choisi l’écriture pour crier ce que j’ai toujours tu ou n’ai pas su dire. La femme est certainement au coeur de l’oeuvre, mais le message s’adresse à tous. Les poèmes sont nés grâce à tout ce qui m’entoure et ce qui m’a été donné de voir, de ressentir et d’entendre.


Vous avez tranché le recueil en trois chapitres, parlez-nous de leurs concepts et le rapport entre les femmes et l’astre ?


Les trois chapitres renvoient au cycle lunaire : lune croissante, pleine lune et décroissante.

Depuis longtemps, je suis fascinée par la lune et la femme, leurs attributions d’où mon pseudo Artémis jusqu’en 2012, qui m’intriguait par sa mission de protéger les filles et son association à la lune et à la fertilité. Le recueil peut ainsi se proposer comme un prolongement de ce rapport que j’ai toujours eu avec la lune et la féminité. Dans plusieurs civilisations, la femme et la lune sont également proches et intimement liées, comme le rapprochement entre le cycle menstruel et lunaire, ou encore la remarque courante sur la position foetale et le croissant de lune, etc.



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